Le persan est la langue nationale de trois pays et possède, de ce fait, trois variétés standard d’égale importance :
- la norme iranienne est souvent appelée le « persan d’Iran » ou simplement le « persan » (on parle également du farsi pour désigner le persan d’Iran, à tort, cf. infra),
- en Afghanistan, il porte le nom officiel de « persan dari » ou « dari »,
- la dénomination de la norme propre au Tadjikistan est le « persan tadjik » ou « tadjik ».
Comme le rappelle Gilbert Lazard (1920-2018), professeur de persan à l’Inalco et membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres : « Appeler le persan farsi est une faute de français. » En effet, farsi est le nom local de la langue. C’est pourquoi son code ISO 639-1 est FA.
Chaque variété du persan a naturellement ses particularités phonétiques et scripturales qui le distingue des deux autres. S’il y a une rencontre fortuite entre un Iranien, un Afghan et un Tadjik, ils seront surpris par leurs accents respectifs et par certains mots d’usage quotidien. Cet écart est comparable avec celui entre le français de Paris, de Libreville et de Montréal. Avec un peu d’habitude, la communication ne pose pas de problème.
La langue persane fut pendant des siècles, des Balkans au Bengale et au cœur de l’Asie, la langue de culture principale et permettait aux différentes populations de ces vastes territoires de se faire entendre d’Istanbul à Samarcande et à Calcutta.
Aujourd’hui, en contexte de migration, le persan jouit du statut de langue véhiculaire. Étant donné le nombre d’Afghans et d’Iraniens sur les routes d’arrivée en Europe et dans les camps et campements, maîtriser le persan devient synonyme d’accès aux informations vitales. Aussi, les locuteurs des langues voisines (le kurde, l’ouzbek ou celles du sous-continent indien) réactivent leur connaissance de persan pour entrer dans cette communication.
Équipe
Coordinateurs : Amir Moghani & Babak Inanlou
Contributeurs : Azita Bathaie, Babak Inanlou, Belgheis Jafari, Hafiz Miakhel, Amir Moghani