attente
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intizar
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moustani
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wait

Définition -

L’attente pour les exilés est un état de contrainte tout au long de leur trajectoire migratoire et d’asile. L’attente se décline : à la frontière, au centre de rétention, dans les hotspots, à la Préfecture (file d’attente), pour les prises de rendez-vous, pour les convocations OFPRA et CNDA... Elle transforme le rapport aux temporalités de l’urgence et affecte souvent les personnes.

Exemple(s) -

"moustani OFBRA" - “ana bi intizar al’ofbra” - je suis en train d’attendre l’OFPRA (exilé soudanais en attente d’un rendez-vous à l’OFPRA, campement parisien, mai 2019).

"l’attente c’est de la torture morale !" (cas d’un guinéen en attente de sa convocation à la CNDA depuis plus d’un an).

"muntaziram " (FA) - j’attends.

Commentaire -

Dans le cas des "dublinés", la possibilité de redemander l’asile est conditionnée à une attente de 18 mois dans le pays, pendant laquelle l’exilé vit sans aucun droit et dans la peur d’être renvoyé. L’exilé est pris dans plusieurs temporalités : celle imposée par l’administration, celle des aidants (associations...), celle de la situation de l’urgence et de la précarité, celle du vécu subjectif de l’attente, celle des mandats familiaux, celle de l’absence de nouvelles des proches... Les décalages entre ces temporalités sont souvent source d’angoisse et de tensions qui peuvent paralyser l’action.

En arabe soudanais, "moustani" vient du verbe "yastana" qui n’existe pas en arabe classique mais qui est utilisé par les locuteurs soudanais et arabophones d’Afrique du Nord. Il n’existe pas de nom dérivé du verbe "yastana". Le verbe "attendre" en arabe est "yantadhir" et "l’attente" est "intidhar" ce qui explique pourquoi "intizar" est utilisé. La prononciation de "intidhar" a été modifiée en "intizar" en arabe soudanais.


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