bolis
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chorTa
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cops
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leba-ngoma
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police
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police
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polis
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polis
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poliss
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poulis
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’abbas

Définition -

Agents (militaires ou civils) qui assurent l’ordre public. Les migrants assimilent la "police" à des fonctions répressives. Par extension, les expressions pour la police désignent tous les policiers et toutes les forces de l’ordre (Police municipale, PAF, BAC, CRS et CRS mobile, Gendarmerie, Gendarmerie mobile...).

Exemple(s) -

" ’Abass wasl" (AR) - la police est arrivée.

"All cops are borders" : graffiti militant présent aux frontières et près de nombreux campements.

"De mama gan ragheli di" (PS) : il y a beaucoup de policiers qui sont venus ici (à Calais).

“Alhudud hi alchorta” (AR) - la frontière c’est la police : un migrant en arabe soudanais évoque la PAF, la désignant par le terme générique de police, "chorta".

"One day for police, on day for migrants" : un exilé expliquant le rythme des démantèlements des campements dans les petites "Jungles" (Calais, octobre 2018).

Commentaire -

Comme les mots précédents "mama-gan" (PS) est seulement utilisé dans la "jungle de Calais".

La "police" renvoie souvent, dans les pays d’origine des migrants, à des forces armées ou militaires. À ce titre, l’uniforme, qui désigne la police dans sa fonction, est associé à la police (comme symbole) et a fortiori aux militaires. En arabe soudanais, " ’abbas" est un mot spécifique de la migration en Europe dont la fonction est de remplacer un mot reconnaissable par un autre - "’abbas" est donc la forme cryptée de police (parfois prononcé "bolis"). Le terme soudanais "’abbas" (ou "’abass") a plusieurs origines possibles, dont celle du nom d’un officier soudanais connu pour sa violence (et/ou sa possible compromission) dans la lutte contre les réseaux de drogue, ou encore une déformation de Ibis, nom de l’hôtel où logeait les policiers à Calais (cette explication étant moins certaine). "djama akouma", utilisé par des personnes d’Afrique de l’Ouest, est emprunté à l’arabe libyen et signale tout garde armé.

À Calais, "Leba goma" en tigrinya signifie "la matraque" et est employé à Calais pour désigner l’ensemble des forces de l’ordre déployées. Il s’agit là encore d’un mot crypté. Le mot "selay" désigne soit la police soit ceux qui travaillent avec eux - "agents" (FR). Entre eux les Érythréens qui voient arriver quelqu’un d’inconnu se demandent si la personne travaille pour la police - si elle est "selay". À Briançon, "la CRS" fait référence au Collectif Refuge Solidaire et au lieu mis à disposition par la Communauté de communes, anciennement affecté aux gendarmes.


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