basket
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basket
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boot
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bottes
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boutona
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chama
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chaussures
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djezma
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kafsh
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kermech
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shoes
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sneakers

Définition -

Partie du vêtement qui protège le pied. Élément central dans le parcours migratoire, faisant l’objet de soins et de gestions spécifiques.

Exemple(s) -

"La distribution de chaussures c’est toujours la plus difficile" (bénévole Utopia 56, Calais, février 2016).

"M. jab b kessi volunteer ya journalist logo k sath bath karti to zaror jote ka zikar karti k jungal mien muhajiereen ko es qisem k jote chahie" (UR) - Chaque fois que M. parlait à un bénévole ou à un journaliste, elle mentionnait des sneakers et baskets, disant que les réfugiés dans la jungle avaient besoin de telles chaussures.

"il n’avait que des tchip-tchip" (tongues) (Vintimille, juillet 2020).

"il voulait des sneakers comme jay Z" (CPA, 2018).

"jungal mien volonters log baresh mien kichar k waja se zyada tar boot taqseem aur khud b estimal karte te" (UR) - Des volontaires dans la jungle distribuaient des bottes et les utilisaient eux-mêmes à cause de la boue et la pluie.

"la police leur a retiré leurs chaussures et les a laissé rentrer pieds nus à la Jungle" (Calais, mars 2016).

Commentaire -

Certaines chaussures distribuées par les associations, très demandées à l’exemple des bottes, étaient revendues le soir dans le petit marché informel de la jungle, souvent dans le but de récupérer un peu d’argent liquide (voir business).

En arabe soudanais, "djezma" signifie n’importe quel type de chaussures.

La paire de chaussures est directement utile dans le parcours migratoire. Elle fait l’objet de stratégies de collectes et de dons humanitaires (ONG, collectifs), mais aussi d’une économie affective spécifique (réparation dans les campements, choix de certains types de chaussures par les exilé.e.s etc.). C’est également un des symboles médiatiques de la migration, notamment sous sa forme dépareillée.

Les distributions de chaussures se trouvent ainsi à la croisée des demandes, entre utilité et "social passing", c’est à dire désir de ne pas être stigmatisé comme "migrant" dans l’espace public. De façon différente à Calais ou à Paris, ou encore en été à la frontière franco-italienne, les chaussures proposées rencontrent les choix d’anonymat et d’inclusion des personnes en exil. La question de la paire de chaussures confortable devient également centrale, avec des tactiques de réparation particulières, et la présence de cordonniers ou de réparateurs dans les campements et camps établis pour plusieurs mois.

À Calais, les associations et collectifs ont constaté plusieurs fois la confiscation de chaussures par les forces de l’ordre.


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